Hommage à Daniel Rogov

Daniel Rogov était un célèbre critique dans le monde du vin et, comme l’a écrit l’un de ses fans, l’ambassadeur et l’avocat de la « révolution des vins kosher et des vins d’Israël ».

Rogov aimait le vin. Passionnément. Il le dégustait tôt, au petit matin et à jeun. Avec beaucoup de modestie et de respect pour ce produit de la terre des hommes. Et délivrait ses notes à des millions d’amateurs et de professionnels en quête de repères. Sollicité en permanence, il en dégustait près de 7’000 par an.

Voyageur infatigable, il a parcouru le vignoble du monde pour rencontrer les vignerons sur leurs terres, prodiguant avec gentillesse, intelligence et humilité ses conseils à tous les acteurs majeurs du vin kosher.

Ecrivain au talent sûr, il avait un goût exquis des mots et avait publié dans les plus grands guides et journaux gastronomiques de par le monde. Ses descriptions de crus resteront célèbres. Il éditait un guide annuel « The Rogov’s guide to kosher wines & israeli wines » qui était devenu une bible indispensable pour qui voulait mieux comprendre cet univers.

Rogov aimait Israël et le peuple juif. Il a consacré ses 40 dernières années au renouveau du vin kosher et a été un acteur de premier plan dans le succès de l’industrie du vin en Israël, qui compte aujourd’hui parmi les plus performantes au monde.

Avant Rogov, on servait un vin kosher pour faire le kiddouch, et on le buvait à contre coeur lors de bar-mitvah ou de mariages. Aujourd’hui, le vin kosher est devenu a « new jewish way of life » renouant ainsi avec l’époque  bénie où le vin des rois de Judée s’exportait en Grèce antique et à Rome.

Grand séducteur tout empreint de mystères, personne n’a jamais su l’âge exact de ce vénérable séptuagénaire (octogénaire?). Ni ses origines. Et rares sont ceux qui connaissent son vrai nom puisque Rogov était son pseudonyme… Adam Montefiore, dont il était l’intime, écrit ce matin qu’il l’appelait David. David Jeroff.

Critique intègre, mais critique tout de même, il ne comptait pas que des amis parmi les vignerons et les dégustateurs, mais l’immense majorité d’entre eux lui ont rendu un vibrant hommage le 29 Août dernier dans un palace de Tel-Aviv. Sa santé devenant fragile, il y annonçait sa retraite mais affirmait avec humour que le jour où un médecin lui enjoindrait de ne plus boire, il changerait de médecin.

Il disait aussi qu’il arrêterait de boire une semaine avant sa mort.

Et bien voilà, Rogov s’est éteint ce matin, au petit matin, dans un paisible sommeil, après avoir posté pour ses innombrable admirateurs un dernier courrier posthume dans son célèbre blog http://www.wineloverspage.com/forum/village/viewforum.php?f=29.

Daniel Rogov est parti en paix avec lui-même: « c’était une belle vie » écrit-il en conclusion.

Mais il disait surtout que le meilleur vin au monde est celui que vous aimez.

Chapeau bas Daniel Rogov. Et Lehayim!

David Ouanounou – Genève. 7 Septembre 2011.

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